Charles Baudelaire est né au n°13 de la rue Hautefeuille à Paris. Sa mère, Caroline Archenbaut-Defayis avait vingt-sept ans. Son père, Joseph-François Baudelaire, né en 1759, en Champagne, était alors sexagénaire. Quand il est mort, en 1827, Charles n'avait pas six ans. Cet homme lettré, épris des idéaux des Lumières, et amateur de peinture, peintre lui-même, lui laisse un héritage dont il n'aura jamais le total usufruit.
Un an plus tard, sa mère, Caroline Archimbaut-Dufays (1793-1871) s'est remariée avec le chef de bataillon Jacques Aupick. Le futur poète ne pardonnera jamais à sa mère ce remariage, et l'officier Aupick, devenu plus tard ambassadeur, incarnait à ses yeux tout ce qui faisait obstacle à ce qu'il aimait : sa mère, la poésie, le rêve et la vie sans contingences.
« S'il va haïr le général Aupick, c'est sans doute que celui-ci s'opposera à sa vocation. C'est surtout parce que son beau-père lui prenait une partie de l'affection de sa mère. [...] Une seule personne a réellement compté dans la vie de Charles Baudelaire : sa mère » - dit Claude Pichoit dans la biographie qu'il a écrit de Baudelaire.
En 1831, le lieutenant-colonel Aupick a reçu une affectation à Lyon et Baudelaire s'est inscrit à la pension Delorme. Trois ans plus tard il emportait dejà le prix de vers latin au concours général.
Baudelaire menait une vie en opposition aux valeurs bourgeoises incarnées par sa mère et son beau-père. Celui-ci jugeant la vie de son beau-fils « scandaleuse », a décidé de l'envoyer en voyage vers les Indes, périple qui prend fin aux Mascareignes (Maurice et La Réunion) en 1841.
De retour à Paris, il a fait la connaissance de Jeanne Duval, jeune mulâtresse, avec laquelle il découvrira les charmes et les amertumes de la passion. Dandy endetté, il est placé sous tutelle judiciaire, et a connu, dès 1842, une vie dissolue. Il commence alors à composer plusieurs poèmes des "Fleurs du mal". Critique d'art et journaliste, il a défendu en Delacroix le représentant du romantisme en peinture, mais aussi Balzac lorsque l'auteur de La Comédie humaine était attaqué et caricaturé pour sa passion des chiffres ou pour sa perversité présumée. Grâce à son ami Louis Ménard, Baudelaire a découvert en 1843 les « paradis artificiels » dans le grenier de l'appartement familial des Ménard : il y a goûté la confiture verte. Même s'il a contracté la colique à cette occasion, cette expérience a semblé multiplier sa créativité (il a fait son autoportrait en pied, très démesuré), aussi est-il allé renouveler cette expérience occasionnellement sous contrôle médical en participant aux réunions du "club des Haschischins". En revanche, sa pratique de l'opium a été plus longue : il a fait d'abord un usage thérapeutique du laudanum dès 1847, prescrit pour combattre ses maux de tête et comme analgésique (suite aux douleurs intestinales consécutives à une syphilis, probablement contractée durant sa relation avec la prostituée Sarah la Louchette vers 1840). Comme De Quincey avant lui, l’accoutumance l'a fait augmenter progressivement les doses. Croyant y trouver un adjuvant créatif, il en décrira les enchantements et tortures.
Le 15 juillet 1848, a apparu dans le journal "La Liberté de penser" un texte d'Edgar Allan Poe traduit par Baudelaire : Révélation magnétique. A partir de cette période, Baudelaire ne cessera jamais de clamer son admiration pour l'écrivain américain et deviendra son traducteur attitré. Baudelaire s'est vu reprocher son écriture et le choix de ses sujets. Il n'a été compris que par quelques-uns de ses pairs... Cet engouement confidentiel contraste avec l'accueil mouvementé que la presse lui a réservé pour les "Fleurs du Mal". Dès la parution du recueil, en 1857, quelques journalistes ont réagit avec une extrême virulence: « Il y a des moments où l'on doute de l'état mental de M. Baudelaire, il y en a où l'on n'en doute plus ; —c'est, la plupart du temps, la répétition monotone et préméditée des mêmes choses, des mêmes pensées. L'odieux y côtoie l'ignoble ; le repoussant s'y allie à l'infect... » et cela deviendra le jugement dominant de l'époque.
Moins de deux mois après leur parution, "Les Fleurs du Mal" sont poursuivies pour « offense à la morale religieuse » et « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Seul ce dernier chef d'inculpation condamne Baudelaire à une forte amende de trois cents francs, réduite à cinquante, suite à une intervention de l'impératrice Eugénie. L'éditeur, Auguste Poulet-Malassis, s'acquitte pour sa part d'une amende de cent francs, et doit retrancher six poèmes dont le procureur général Ernest Pinard a demandé l'interdiction. Malgré la relative clémence des jurés, eu égard au réquisitoire qui vise onze poèmes, ce jugement a touché profondément le poète, qui réalisera, contraint et forcé, une nouvelle édition en 1861, enrichie de trente-deux poèmes. En 1862, Baudelaire est candidat au fauteuil d'Eugène Scribe à l'Académie Française. Il a été soutenu par Sainte-Beuve et Vigny. Le 6 février 1862, il n'avait obtenu aucune voix et s'est désisté. Par la suite, il a renoncé à se présenter au fauteuil de Lacordaire. En 1866, l'auteur a réussit à publier les six pièces condamnées, accompagnées de seize nouvelles, à Bruxelles, c'est-à-dire hors de la juridiction française, sous le titre "Les Épaves".
Le 24 avril 1864, le poète, criblé de dettes, est allé en Belgique pour entreprendre une tournée de conférences où ses talents de critique d'art éclairé n'ont pas déplacé guère les foules. Il s'est fixé à Bruxelles, et a préparé un pamphlet contre son éphémère pays d'accueil, qui a figuré, à ses yeux, une caricature de la France bourgeoise. Le féroce "Pauvre Belgique!" restera inachevé. Pressentant la mort inéluctable de ce royaume qu'il a jugé artificiel, il a résumé son épitaphe en un mot : "Enfin !"
En Belgique Baudelaire a rencontré Félicien Rops, qui aura illustrer les "Fleurs du mal". Lors d'une visite à l'église Saint-Loup de Namur, Baudelaire a perdu connaissance. Cet effondrement a été suivi de troubles cérébraux, en particulier d'aphasie. A partir de mars 1866, il a souffert d'hémiplégie. Il est mort à Paris de la syphilis le 31 août 1867, sans avoir pu réaliser le projet d'une édition définitive, comme il la souhaitait, des "Fleurs du Mal", travail de toute une vie. Il a été inhumé au cimetière du Montparnasse (6e division), dans la même tombe que son beau-père, le général Aupick et sa mère.
Le Spleen de Paris (autrement appelé Petits poèmes en prose) a été édité à titre posthume en 1869, dans une nouvelle édition remaniée par Asselineau et Théodore de Banville. À sa mort, son héritage littéraire a été mis aux enchères. L'éditeur Michel Lévy l'a acquis pour 1750 francs. La troisième édition des "Fleurs du Mal" que préparait Charles Baudelaire, accompagnée des 11 pièces intercalaires, a disparu avec lui.
Je vous conseille à lire tous les poèmes et textes écrits par Baudelaire. Il était un génie invincible. Au Brésil, il y a plusieurs éditions où vous pouvez trouver le texte original en français et, juste à côté, la traduction en portugais. C'est une excellente méthode pour apprendre la prononciation et pour augmenter le vocabulaire.
http://www.hedra.com.br/home/processform.php?lista=autor&searchterm=baudelaire&search=ok
http://www.novafronteira.com.br/produto.asp?CodigoProduto=1853
http://www.novafronteira.com.br/produto.asp?CodigoProduto=1853
Pour avoir une idée de ces "poèmes en prose", voilà un texte (légèrement adapté pour moi) où l'on voit la technique de Baudelaire:
Vous pouvez aussi trouver quelques textes, traductions et audios sur le net... Exemple:
Alors, vous avez beaucoup à lire... J'espère que vous allez vous amuser bien!
Au revoir!
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