jeudi 11 octobre 2012

Traduction (Pt-Fr): "Velho Tema", de Vicente de Carvalho


Salut, mes amis!

Une de mes élèves m'a envoyé un poème parnassien - il s'appelle "Velho Tema" et a été écrit par "Vicente de Carvalho", un excellent poète brésilien. Je dois avouer que je me suis senti très excité par l'opportunité de faire face à la traduction d'un poème tellement complexe. Il fallait faire très attention aux rimes, au mètre et aux allitérations... Alors j'ai bien bossé pour arriver à ce résultat! On verra si ça marche ou pas!

Le voici!



Thème ancien

Ce n'est que le léger espoir en vie
Qui masque cette peine d'exister.
Être n'est rien de plus, si bien concis,
Qu'une espérance énorme et échouée.

L'éternel rêve de l'âme éxilée,
Un rêve qui l'amène assez ravie,
Est un instant heureux, toujours laissé
De côté, qui jamais n'arrive en vie. 

Ce bonheur supposé par nous - les Hommes -,
Arbre miraculeux dont nous rêvons
Tout entouré de l'or glorieux des pommes,

Il existe, oui: mais nous ne l'atteignons
Pas, parce qu'il n'est que là où l'on le rend
Et l'on ne le rend pas là où nous sommes.



(écrit par Vicente de Carvalho,
traduit par Apolo Tavares)





Velho Tema – Vicente de Carvalho

Só a leve esperança em toda a vida
Disfarça a pena de viver, mais nada;
Nem é mais a existência, resumida,
Que uma grande esperança malograda.

O eterno sonho da alma desterrada,
Sonho que a traz ansiosa e embevecida,
É uma hora feliz, sempre adiada
E que não chega nunca em toda a vida.

Essa felicidade que supomos,
Árvore milagrosa que sonhamos
Toda arreada de dourados pomos,

Existe, sim: mas nós não a alcançamos
Porque está sempre apenas onde a pomos
E nunca a pomos onde nós estamos.






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Poème prochain




samedi 15 septembre 2012

La finesse de la fin


Warpaint - Majesty (vidéo sur youtube pour accompagner la lecture)


La fin,
même celle de l'hiver,
n'amène que le froid - le dédaigneux froid de l'Oubli.
Il ne nous reste aucun espoir
d'avenir - de n'importe quel avenir -
et l'on essaie de se souvenir
du temps où l'on était tête à tête avec l'été.
Mais la mémoire ne nous permet pas
de revivre le passé -
même submergé par des images
magnifiques d'un temps au-delà des mensonges
on n'arrive pas à vivre
ces rêves imaginés par nos idées.
Le fleuve de la Vie ne cesse pas de, lentement,
couler vers la mer
de la Mort
et il ne nous reste que le temps
de se rendre compte de la fin.

J'ouvre les yeux et le passé passe
devant moi,
sous une fine pluie qui tombe
du ciel de plomb,
sur le sentier secret du sens.
Je ferme les yeux.
Le présent est une présence
absolue
auprès de tout ce qui n'est plus
îci,
bien comme de tout ce qui sera
îci un jour.
Or je m'en fous de ce qui fût
le futur avant -
je prends un de ses fûts et me tiens
debout.
Il ne faut pas que je tombe dans la fosse
fausse
d'une songerie somnolente. Sans cesse,
je cesse
et recommence la chasse à tous les sens
de l'existence.
Les trouverais-je un jour? Ou devrais-je
les forger?

Aujourd'hui je voyage par un verger
sous le ciel d'argent
d'un hiver fou de rage. Mais la neige
agît sur ma peau
comme des griffes d'un tigre -
par des miliers d'égratignures
le sang coule incéssamment
et perpétue l'hémorragie.
Cependant,
le vent aigre crie:

"Ci-gît la Vie! Cédez à l'oubli!
Pour ceux qui résistent,
l'Hiver infini promet une fin
encore plus subtile!"

Que ferai-je face à la fin?
Que faut-il que je fasse?
Que j'éfface tout dessein
et farce face au destin?

Le fleuve de la Vie
coule encore vers la mer
de la Mort -
et la montre
la montre
en attendant
au bout du chemin...
Toutes les fins,
même celle de l'hiver,
n'amènent que le froid -
le froid dédain de l'Oubli
se confondant à la Vie.


 guimarães silva.
le 15 septembre 1932.


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jeudi 23 août 2012

Traduction: portugais-français


Salut, mes amis!

Je viens îci dans le but de vous parler un peu sur la traduction des poèmes brésilien (écrits en portugais) au français...

La première chose qu'on doit prendre en compte c'est l'importance de l'aspect formel dans le poème originel. Est-ce que la métrique (les syllabes poétiques), la rime, l'allitération (répétition d'une consonne ou d'un groupe de consonnes dans plusieurs mots qui se suivent) et d'autres ont un rôle important pour la constitution du poème? Est-ce qu'on peut les maintenir dans la traduction?

Normalement c'est très difficile de conserver tous les effets originels du poème dans la traduction... Pourtant, on peut créer d'autres (où originelement ils n'éxistaient point) pour "atténuer" leur perte...

Ayant décidé le rôle joué par les aspects formels, on peut passer à la traduction du texte. Îci, on doit se tenir le plus possible à ce que l'originel disait - ou plutôt, à l'intention de l'originel. Alors, il faut qu'on fasse une lecture attentive et critique, en analysant profondément tous les points obscurs du texte, pour éviter de commettre des erreurs de compréhension. Lorsqu'on croit avoir pris le sens du texte, on doit commencer la traduction proprement dite...

Attention aux faux amis ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Faux-ami ), à l'importance des déterminants (les articles et les adjectifs possessifs, démonstratifs, etc.) et des pronoms personnels. Observez ce que le "Bescherelle" explique sur l"OMISSION DES DÉTERMINANTS":

"Dans certains cas, on peut rencontrer des phrases grammaticalement correctes dans lesquelles le nom n'est pas accompagné d'un déterminant.

Avec certains noms propres
Christophe a téléphoné.
Paris est une ville extraordinaire.

Avec certains noms communs, dans des situations particulières:
- etiquettes, pancartes: Sucre; École;


- annonces: Vente publique; Départ dans cinq minutes;


- titres: Ménace de conflit en Asie; Crime et Châtiment;

- invocations: Ô soleil!; Salut, voisin!;


Dans certains groupes nominaux prépositionnels

Il voyage en train.
Je l'ai rencontré par hasard.
Il mange avec plaisir.


Dans un Groupe Nominal désignant un ensemble

Femmes et enfants couraient sur le quai.
Il recevait parents et professeurs.


Avec un nom en fonction d'attribut du sujet

Il est professeur au lycée.


Avec un nom en apposition

Mon voisin, journaliste bien connu, m'a expliqué toute l'affaire.


Dans certaines expressions figées

Il ne rêvait que plaies et bosses.
Noblesse oblige.
Ils s'entendaient comme chien et chat."



Alors, comme vous voyez, c'est très rare qu'un nom apparaisse en français sans le déterminant. Je vous montre, comme exemple, des vers de Baudelaire - du poème L'Albatros - et leur traduction par Ivan Junqueira. Notez les article définis (des types des déterminants) soulignés en français et inexistants en portugais:



"L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!"


"Um, com o cachimbo, lhe enche o bico de fumaça,
Outro, a coxear, imita o enfermo outrora alado!"

D'autres conseils qui peuvent vous aider quand vous faites vos traductions:

I) consulter le dictionnaire français-français ( http://www.le-dictionnaire.com/ ), pour être sûr du sens du mot utilisé;
II) chercher des synonymes qui seraient plus justes aux questions formels (rime, métrique, etc...), sur ce site: http://www.synonymes.com/ ...



Bien... C'est ça! Si vous lisez ces notes et essayez de les appliquer, je suis sûr que vous ferez des très bonnes traductions!

À bientôt et bonne chance, mes amis!

Bienveillamment,
Rafael Silva.




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dimanche 1 juillet 2012

ΕΙΣ ΜΟΥΣΑΝ: Para a musa


ΕΙΣ ΜΟΥΣΑΝ

Αειδε μούσά μοι φίλη, 
μολπής δ' εμής κατάρχου, 
αύρη δέ σών απ' αλσέων 
εμάς φρένας δονείτω. 

Καλλιόπεια σοφά, 
μουσών προκαθαγέτι τερπνών, 
καί σοφέ μυστοδότα, 
Λατούς γόνε, Δήλιε Παιάν, 
ευμενείς πάρεστέ μοι.


"O hino acima - da autoria de Mesomedes de Creta, um compositor do século II d.C. - é dos poucos registros que possuímos da música grega antiga.  A notação musical foi conservada em dois códices (o V. Venetus Marcianus app. cl. VI, 10, do século XIII ou XIV; e o C. Parisinus Coislinianus graecus 173, do século XVI)."

(BRANDÃO, Jacyntho Lins. Helleniká: introdução ao grego antigo - 2. ed. - Belo Horizonte: Editora UFMG, 2009.) (p.165)

Você encontrará uma reconstituição do hino no link (do Youtube) abaixo.




Conforme alerta o prof. Jacyntho (IBIDEM) "a pronúncia utilizada na gravação é a tradicional, isto é: como a do grego bizantino e moderno, de que muitas características já se encontram na koiné: η, υ, ει e οι têm o som de i; o ditongo αι tem o som de e; o ditongo ευ pronuncia-se ef).

Na minha proposta de tradução para este hino, sigo o mesmo princípio que me guiara nas anteriormente realizadas. Ritmo leve e musical (hexassílabo), com a utilização de aliterações e rimas imperfeitas (sobretudo internas). Naturalmente, tive que abrir mão de alguns dos epítetos originalmente utilizados (por questões métricas e de musicalidade). Repare a homofonia da expressão "de Leto" no penúltimo verso (que pode também ser entendido como o adjetivo "dileto").

Cantai-me, amada musa,
Meu canto começai;
E que ao meu peito a brisa
Do vosso bosque entoe.

Calíope, tão sábia,
Das musas a mais alta,
Junto à prole de Leto,
O Délio que aos mistérios
inicia,
                       ajudai-me.





Orfeu, filho da musa Calíope e do deus Apolo (prole de Leto, o Délio que aos mistérios inicia), conduzindo sua amada, Eurídice, para fora do Submundo (em pintura de 1861, de Jean-Baptiste Corot).


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samedi 30 juin 2012

Gacela del recuerdo de amor


"No te lleves tu recuerdo.
Déjalo solo en mi pecho,

temblor de blanco cerezo
en el martirio de enero.

Me separa de los muertos
un muro de malos sueños.

Doy pena de lirio fresco
para un corazón de yeso.

Toda la noche, en el huerto
mis ojos, como dos perros.

Toda la noche, corriendo
los membrillos de veneno.

Algunas veces el viento
es un tulipán de miedo,

es un tulipán enfermo,
la madrugada de invierno.

Un muro de malos sueños
me separa de los muertos.

La niebla cubre en silencio
el valle gris de tu cuerpo.

Por el arco del encuentro
la cicuta está creciendo.

Pero deja tu recuerdo,
déjalo solo en mi pecho." (p. 543)


GARCIA LORCA, Federico. Obra poética completa; trad. de William Agel de Mello, 5. ed. - Brasília: Editora Universidade de Brasília, São Paulo: Imprensa Oficial do Estado de São Paulo, 2004.








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mercredi 20 juin 2012

Presentimiento

"Agosto de 1920
(Vega de Zujaira)

El presentimiento
es la sonda del alma
en el misterio.
Nariz del corazón,
que explora en la tiniebla
del tiempo.

Ayer es lo marchito.
El sentimiento
y el campo funeral
del recuerdo.

Anteayer
es lo muerto.
Madriguera de ideas moribundas
de pegasos sin freno.
Malezas de memorias
y desiertos
perdidos en la niebla
de los sueños.

Nada turba los siglos
pasados.
No podemos
arrancar un suspiro
de lo viejo.
El pasado se pone
su coraza de hierro
y tapa sus oídos
con algodón del viento.
Nunca podrá arrancársele
un secreto.

Sus músculos de siglos
y su cerebro
de marchitas ideas
en feto
no darán el licor que necesita
el corazón sediento.

Pero el niño futuro
nos dirá algún secreto
cuando juegue en su cama
de luceros.
Y es fácil engañarle;
por eso,
démosle con dulzura
nuestro seno.
Que el topo silencioso
del presentimiento
nos traerá sus sonajas
cuando se esté durmiendo." (p. 67)


GARCIA LORCA, Federico. Obra poética completa; trad. de William Agel de Mello, 5. ed. - Brasília: Editora Universidade de Brasília, São Paulo: Imprensa Oficial do Estado de São Paulo, 2004.





Presentimiento (DUQUINO, Leonardo) 

dimanche 3 juin 2012

ΕΙΣ ΔΙΌΝΥΣΟΝ: Para Dioniso


ΕΙΣ ΔΙΌΝΥΣΟΝ


Eis mais uma tradução de outra ode anacreôntica. Como se pode perceber, Anacreonte apresentava uma característica predileção pela temática (e consumo!) do vinho. Uma tradução mais próxima dos termos (e da ordem) usados no original grego seria a seguinte:




Τοῦ Διὸς ὁ παῖς, ὁ Βάκχος
O filho de Zeus, Baco,
Ὁ λυσιφρων, ὁ λυαῖος,
O libertador da mente, o Laio,
Ὅταν εἰς φρένας τάς ἐμάς
Assim que em meu peito
Εἰσέλθῃ, μεθυδότης,
Entra, embriagando,
Διδάσκει με χορεύειν.
Ensina-me a dançar.
Ἒχω δὲ καί τι τερπνὸν
E eu, o amante da embriaguez, tenho
Ὁ τῆς μέθης ἐραστής.
Desejo de satisfação.
Μετά κρότων, μετ’ ᾠδῆς
Com batidas e canções
Τέρπει με κ’ Ἀφροδίτα,
Delicia-me como Afrodite
Καὶ πάλιν θέλω χορεύειν.
E de novo quero dançar.

(Ἐκ τῶν Ἀνακρέοντος ὠδῶν)
(de uma ode anacreôntica)

Entretanto, se levarmos em consideração o conceito de transliteração (Haroldo de Campos) e fizermos uso da licença poética para recriarmos os mais diversos efeitos sonoros (aliterações, rimas, assonâncias), seguindo uma métrica tão fluida quanto a do original grego (o verso hexassílabo):


Baco,o filho de Zeus,
Deus de espírito livre,
Penetrando o meu peito
Entorpece festivo
Numa dança envolvente.
E eu, amante do vinho,
Desejo ter deleite.
Com canções e batidas,
Concede-me delícias
Qual se fosse Afrodite
E outras danças desejo...




English translation


Zeus's boy, the Bakkhos, the free-minded Luaios,
when He enters My craving heart making it drunk,
He tells Me to dance. I therefore cry out something for joy. 
With stamping rhythm, with song The Lover of wine
makes Me happy, as Aphrodite does. Again I want to dance.


Extraído de: WEVELINGEN, M. The Hellenic World: Library. . Acessado em: 03 jun. 2012.




Bouguereau, The youth of Bacchus, 1884.

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jeudi 17 mai 2012

Πάντα πίνει: Tudo bebe


Πάντα πίνει

Diversas traduções da ode anacreôntica Πάντα πίνει ("Tudo bebe"), do original em grego, passando por versões em português, francês, inglês, espanhol e alemão.

Devemos fazer um primeiro esclarecimento: a diferença entre os textos (e traduções) consultados com relação ao termo αύρας e outro de sentido diverso, que aparece em seu lugar, ἀναύρους. O significado do primeiro é “brisa” (e está declinado no caso acusativo plural), enquanto o do segundo é “rio”, ou antes, é o nome próprio de um rio da Tessália (estando declinado também no plural do acusativo). De acordo com a preferência do tradutor, adota-se um ou outro termo, embora para a tradução mais literal possível escolheremos o termo “correntes”, que pode ser interpretado tanto como “correntes de ar”, quanto no sentido de “riachos”.



ἡ γῆ μέλαινα πίνει,
(A Terra negra bebe)
Πίνει δὲ δένδρε’ αὐτήν
(E bebem as árvores dela [da Terra])

Πίνει θάλασσα δ’αὔρας,
(Bebe o oceano das correntes)
Ὁ δ’ἤλιος θάλασσαν,
(E o sol [bebe] do oceano)
Τὸν δ’ἤλιον σελήνη.
(E do sol [bebe] a lua)
Τί μοι μάχεσθ’ ἑτῖροι,
(Por que combateis a mim, camarada,)
Καὐτῶ θέλοντι πίνειν;
(Que quero, também eu próprio, beber?)


Adotando o verso hexassílabo (ou “heroico quebrado”) como correspondência à ligeireza do original escrito por Anacreonte (563-478 a.C.), e tentando construir sonoridades a partir do uso (e abuso) de aliterações, além de rimas imperfeitas (ou “toantes”), ainda que o idioma grego não fizesse uso de tal recurso, chegamos à seguinte solução:

A Terra negra bebe
& as ervas bebem dela.
O Oceano bebe aos rios,
& o Sol que sorve o Oceano
dissolve-se na Noite.

Se tudo bebe, amigos,
por que também não posso
eu próprio dar um gole?



Vale ainda mencionar, a título de curiosidade, as diferentes traduções desta canção anacreôntica.

 
Ronsard (1524-1585)

La terre les eaux va boivant,
L’arbre la boit par sa racine,
la mer salée boit le vent,
et le soleil boit la marine. 



Comentadores da obra de Shakespeare citam esta tradução de Ronsard como possível fonte de inspiração para os seguintes versos do “bardo” inglês:

“The sun’s a thief, and with his great attraction
Robs the vaste sea; the moon’s an arrant thief
And her pale fire she snatches from the sun;
The sea’s a thief, whose liquid surge resolves
The moon into salt tears; the earth’s a thief
That feeds and breeds by a composture stolen
From general excrement ‑ each thing’s a thief.”



Esteban Manuel de Villegas (1589-1699)

Bebe la tierra fértil
y a la tierra las plantas,
las aguas a los vientos,
los soles a las aguas,
y a los soles las lunas
y las estrellas claras.
¿Pues por qué la bebida
me vedáis, camaradas?



Charles Cotton (1630-1687)
Paraphras'd from Anacreon

The Earth with swallowing drunken showers
Reels a perpetual round,
And with their Healths the Trees and Flowers
Again drink up the Ground.

The Sea, of Liquor spuing full,
The ambient Air doth sup,
And thirsty Phoebus at a pull,
Quaffs off the Ocean's cup.

When stagg'ring to a resting place,
His bus'ness being done,
The Moon, with her pale platters face,
Comes and drinks up the Sun.

Since Elements and Planets then
Drinks an eternal round,
'Tis much more proper sure for men
Have better Liquor found.
Why may not I then, tell me pray,
Drink and be drunk as well as they?



Eduard Mörike (1804-1875)

Die schwarze Erde trinket,
So trinken sie die Bäume,
Es trinkt das Meer die Ströme,
Die Sonne trinkt die Meere,
Der Mond sogar die Sonne,
Was wollt ihr doch, oh Freunde,
Das Trinken mir verbieten? 



Henry M. Tyler (1800-1885)

The dark earth drinks;
and trees drink her.
The sea drinks the streams;
the Sun, the sea; 
and the moon, the sun.
Why fight with me, mates, 
with my wanting also to drink?



Leconte de Lisle (1818-1894)

La noire terre boit la pluie, 
et les arbres boivent la terre,
et Hèlios boit la mer,
et Sélèné boit Hèlios.

Pourquoi donc, mes amis, 
me défendez-vous de boire ?






jeudi 26 avril 2012

Un poema de amor



"Puedo escribir los versos más tristes esta noche.

Escribir, por ejemplo: "La noche está estrellada,
y tiritan, azules, los astros, a lo lejos."

El viento de la noche gira en el cielo y canta.

Puedo escribir los versos más tristes esta noche.
Yo la quise, y a veces ella también me quiso.

En las noches como esta la tuve entre mis brazos.
La besé tantas veces bajo el cielo infinito.

Ella me quiso, a veces yo también la quería.
Cómo no haber amado sus grandes ojos fijos.

Puedo escribir los versos más tristes esta noche.
Pensar que no la tengo. Sentir que la he perdido.

Oir la noche inmensa, más inmensa sin ella.
Y el verso cae al alma como al pasto el rocío.

Qué importa que mi amor no pudiera guardarla.
La noche esta estrellada y ella no está conmigo.

Eso es todo. A lo lejos alguien canta. A lo lejos.
Mi alma no se contenta con haberla perdido.

Como para acercarla mi mirada la busca.
Mi corazón la busca, y ella no está conmigo.

La misma noche que hace blanquear los mismos árboles.
Nosotros, los de entonces, ya no somos los mismos.

Ya no la quiero, es cierto, pero cuánto la quise.
Mi voz buscaba el viento para tocar su oído.

De otro. Será de otro. Como antes de mis besos.
Su voz, su cuerpo claro. Sus ojos infinitos.

Ya no la quiero, es cierto, pero tal vez la quiero.
Es tan corto el amor, y es tan largo el olvido.

Porque en noches como esta la tuve entre mis brazos,
mi alma no se contenta con haberla perdido.

Aunque este sea el ultimo dolor que ella me causa,
y estos sean los ultimos versos que yo le escribo."





*

mercredi 4 avril 2012

vainrité


certaines pensent que la promesse du bonheur vaut mieux que le bonheur lui-même...

qu'est-ce que c'est grossière la sottise humaine!


*

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vendredi 30 mars 2012

m'éde vida


minha vida mede-se em versos
23.000 versos verti
(verdes ou maduros)
nos 23 outanos
de amores insanos
que em mim escrevivi
(somente o tempo mostrará os frutos
dos versos que vulguei ao vento,
ou antes, que ventei ao vulgo...
versos
re-
versos

).




*

vendredi 23 mars 2012

jackHAI-KAIrouacs (eng./ fr./ port.)


a beleza dos haikais de Jack Kerouac, com sua musicalidade aliterativa, chego mesmo ao fundo da alma. ainda que simples, princípio próprio do nipônico 5-7-5, há qualquer coisa que aspira à eternidade nestes versos...

a big fat flake
of snow
falling all alone



un dodu flocon
de neige
Tombe tout seul



um floco pomposo
de neve
desceliza sozinho



mas mesmo tamanha beleza - fat-flake-falls-all-alone - não vale a dimensão nostálgica (ainda que mais simples) deste outro que se segue...


The days go -
they can't stay -
I don't realize



Les jours passent -
sans pouvoir rester -
à mon insu



Os dias passam -
& não esperam -
Sequer me dou conta





a espera dos dias que passam, sem que possam ficar... espera-se sempre, mas sem saber o que esperar:



o grande nome da Beat Generation, mundialmente conhecido pelo "On the road", mostra em sua poesia "orientalista" (veja-se a influência do Tao-te king e dos Analectos de Confúcio) um amplo domínio da técnica... ainda que em plenas explosões do espírito


The low yellow
moon above the
Quiet lamplit house



Jaune et basse
la lune au-dessus de la
Maison calme éclairée d'une lampe



Reles e amarela
a lua além da
Calma casa alampeada





para os que se interessaram pelo trabalho poético do escritor americano (e que têm alguma anglofluência), aconselho o seguinte link, em que o próprio Kerouac faz a leitura de seus hai-kais:



e para os que quiserem ir ainda mais longe, resta um último conselho - da pena do mesmo Dharma Bum #

the sound of silence
is all the instruction
you'll get



le son du silence
est toute l'instruction
que tu recevras



o som do silêncio
é toda a instrução
que 'cê terá



*

todos os hai-kais em inglês e francês foram retirados do livro "JACK KEROUAC: Itinéraire dans l'errance", de Bertrand Agostini et Christiane Pajotin. as traduções para o português ficaram por conta deste que vos fala...


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jeudi 22 mars 2012

Amare tirante



Da terra em que saí
eu soube o canto

Lá cantava e aqui não canto.


Da terra que parti

escuto ainda o vento
da saudade e me lamento.


Pois na terra pr'onde vim
sem estar pronto

a vírgula do texto fez-se em ponto.


E nesta terra pr'onde vim

nasceu em mim um outro canto
que canto agora no meu pranto.


É que da terra em que nasci,
que (me) deu sustento

memórias que não tive agora invento.


Pois só na terra em que não sou,
ainda agora sigo sendo,
sem ser visto e sempre vendo
nos olhos do que penso o mesmo sol.



*

dimanche 11 mars 2012

Exposition Marc Riboud


Salut, mes lecteurs!

Ce soir je vous parlerai du rendez-vous de mes classes de français où nous sommes allées à une exposition de photographie qui se passe à ce moment à BH. Il s'agit de l'exposition du photographe français Marc Riboud. À mon avis, le contact avec la langue qu'on apprend ne doit pas se limiter à celui de la classe de cours. Ce contact doit être permanent et par rapport à chaque aspect de la vie. C'est pour cela que j'incentive mes élèves à regarder des films, à aller aux expostions françaises, à lire, etc...

Mais on arrête de tchatche et on passe le mot aux élèves elles-mêmes...



Marlene de Moura Teixeira:

"L’ exposition de Marc Riboud, en cours, au Palais des Arts, à Belo Horizonte, est composée par 51 photos et des montages qui vont de 1953 jusqu'à 2009. Ces photos ont été prises par le photografe, ingénieur, écrivain et journaliste français, Marc Riboud.

Des contrastes, des sentiments, des diversités et plusieurs plans différents sont concentrés et enregistrées par Riboud qui dépeint les grands conflits de l'humanité. Il est devenu connu sous la réputaion d'être un photographe pacifiste.

À une époque où la société semble être habituée aux inégalités, certaines images nécessitent des observations minutieuses. Une fois que l'on l'ait fait, une certaine jouissance est éveillé parmi les spectateurs, en les amenant à partager la sensibilité du regard que le photographe capte du monde.

Riboud montre que la popularisation de la photographie découlant des facilités offertes par le commerce n'était pas en mesure de dépasser l'art de la photographie."




Alice Velloso:

"Le dimanche, le 4 mars 2012, nous avons eu un rendez-vous français au Palais des Arts. Notre jeune professeur, avec son béret traditionnel, nous attendait devant le café.

Nous, les quatre étudiantes autour de lui, nous nous sommes rendues à la magie de la langue française. Même si j'ai éprouvé quelques difficultés pour parler, j'ai voyagé par les paysages qui se posaient devant nos yeux.

Les images paraissaient d’abord incompréhensibles. Une femme s’est approchée... 'Tu ne remarques rien de spécial?', a-t-elle demandé en portugais, en dérangeant un peu notre cours. Mais le professeur ne se fâchait jamais.

Après la classe nous avons bu encore un café, une bière... Et il était, bien sûr!, un rendez-vous superbe!"




Parce que comme Van Gogh disait:

"Il faut commencer par éprouver ce qu'on veut exprimer."


*

Pour ceux qui veulent connaître le travail de Marc Riboud, voici le lien éléctronique du Palais des Arts:

vendredi 9 mars 2012

ré-lecture rimbaldienne


"L'amour est à être remplacé..."


et voici que j'ai decouvert une ingénieuse vérité... vérité d'un million d'heureux!

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dimanche 4 mars 2012

Zeitgeist



Para quem se liga em "teorias da conspiração" e aprecia a linha de raciocínio construída por estes "esquizofrênicos" da sociedade, há um documentário on-line extremamente interessante. Ele chama-se "Zeitgeist" ("O espírito dos tempos", em alemão) e apresenta uma pesada crítica às instituições religiosas (em especial ao cristianismo), governamentais (analisando incidentes como o 11 de setembro) e financeiras. O filme tem uma duração 2h que passam, entretanto, rapidamente devido a envolvente construção narrativa.

Não concordo com tudo o que é dito no documentário - ou com as conclusões tiradas a partir dos dados apresentados -, mas sou obrigados a ressaltar a relevância dos seus argumentos.




Um grande abraço a todos e boa curtição,

Rafael Silva.



*

vendredi 2 mars 2012

As ideias de Heráclito em Nietzsche



Excelente texto em formato .pdf onde a doutoranda do Departamento de Filosofia da Universidade de São Paulo, Bárbara Lucchesi, aponta a influência do pensamento heraclitiano sobre os escritos de Nietzsche.

Altamente aconselhável para quem se interessa pela filosofia do bigodudo alemão!






(Friedrich Nieztsche, 1844-1900)


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mercredi 29 février 2012

Épitaphe, de Corbière (avec l'audio du poème)



Salut, mes élèves!

J'ai trouvé une poésie que, même qu'elle ne soit pas facile à lire, je pense qui serait intéressante d'être entendue par vous. Elle a été écrite par le poète Tristan Corbière (1845-1875) qui parle de sa vie et de sa condition humaine. J'ai beaucoup aimé la façon dont il se caractérise (parce que si vous faites attention au titre bien comme au poème, il ne parle que de lui même) et je me suis identifié avec ce qu'il dit.

Remarquez qu'il utilise un vocabulaire un peu travaillé et quelques verbes au passé simple - mais cela ne posera aucune dificulté: si vous avez des doutes, consultez le dictionnaire (http://www.le-dictionnaire.com/ ). Pour les verbes, sachez que: il fut (il a été), il se tua (il s'est tué), il mourut (il est mort), il naquit (il est né), il ne sut pas (il n'a pas su), ils furent (ils ont été)... Etc...

Le texte du début est un peu confus, mais c'est le but du poète... Alors, ne vous ennuyez pas!

Et de toute façon, même si vous ne comprenez pas le sens général du poème, essayez d'écouter ses sons... Vous ne regretterez pas!








ÉPITAPHE


Sauf les amoureux commençons ou finis, qui veulent commencer par la fin, il y a tant de choses qui finissent par le commencement, que le commencement commence à finir par être la fin; la fin en sera que les amoureux, et autres, finiront par commencer à recommencer par ce commencement, qui aura fini par n’être que la fin retournée, ce qui commencera par être égal à l’éternité qui n’a, ni fin, ni commencement, et finira par être aussi finalement égal à la rotation de la terre - où l’on aura fini par ne distinguer plus où commence la fin d’où finit le commencement, ce qui est toute fin de tout commencement, égale à tout commencement de toute fin, ce qui est le commencement final de l’infini défini par l’indéfini— Égale une épitaphe égale une préface et réciproquement.

- Sagesse des nations


Il se tua d’ardeur, ou mourut de paresse.
S’il vit, c’est par oubli ; voici ce qu’il se laisse :

— Son seul regret fut de n’être pas sa maîtresse. —

Il ne naquit par aucun bout,
Fut toujours poussé vent-de-bout,
Et fut un arlequin-ragoût,
Mélange adultère de tout.

Du je-ne-sais-quoi. — Mais ne sachant où ;
De l’or, — mais avec pas le sou ;
Des nerfs, — sans nerf. Vigueur sans force ;
De l’élan, — avec une entorse ;
De l’âme, — et pas de violon ;
De l’amour, — mais pire étalon.
— Trop de noms pour avoir un nom.

Coureur d’idéal, — sans idée ;
Rime riche, — et jamais rimée ;
Sans avoir été, — revenu ;
Se retrouvant partout perdu.

Poète, en dépit de ses vers ;
Artiste sans art, — à l’envers,
Philosophe, — à tort à travers.

Un drôle sérieux, — pas drôle.
Acteur, il ne sut pas son rôle ;
Peintre : il jouait de la musette ;
Et musicien : de la palette.

Une tête ! — mais pas de tête ;
Trop fou pour savoir être bête ;
Prenant pour un trait le mot très.
— Ses vers faux furent ses seuls vrais.

Oiseau rare — et de pacotille ;
Très mâle … et quelquefois très fille ;
Capable de tout, — bon à rien ;
Gâchant bien le mal, mal le bien.
Prodigue comme était l’enfant
Du Testament, — sans testament.
Brave, et souvent, par peur du plat,
Mettant ses deux pieds dans le plat.

Coloriste enragé, — mais blême ;
Incompris… — surtout de lui-même ;
Il pleura, chanta juste faux ;
— Et fut un défaut sans défauts.

Ne fut quelqu’un, ni quelque chose
Son naturel était la pose.
Pas poseur, — posant pour l’unique ;
Trop naïf, étant trop cynique ;
Ne croyant à rien, croyant tout.
— Son goût était dans le dégoût.

Trop crû, — parce qu’il fut trop cuit,
Ressemblant à rien moins qu’à lui,
Il s’amusa de son ennui,
Jusqu’à s’en réveiller la nuit.
Flâneur au large, — à la dérive,
Épave qui jamais n’arrive….

Trop Soi pour se pouvoir souffrir,
L’esprit à sec et la tête ivre,
Fini, mais ne sachant finir,
Il mourut en s’attendant vivre
Et vécut, s’attendant mourir.

Ci-gît, — cœur sans cœur, mal planté,
Trop réussi — comme raté.



Corbière, Tristan
(1845-1875)

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