dimanche 7 août 2011

Cioran, Emil

Emil Cioran (prononcé /tʃjo.ʁan/), né le 8 avril 1911 à Răşinari en Roumanie et est mort le 20 juin 1995 à Paris, est un philosophe et écrivain roumain, d'expression roumaine initialement, puis française à partir de 1949 (depuis le « Précis de décomposition »). Il vit la majeure partie de sa vie en France, mais il ne demande jamais la nationalité française. Il signe parfois sous le nom de « E. M. Cioran ».

Cioran naît d'un père prêtre orthodoxe et d'une mère athée. Après quelques années de vie heureuse à Răşinari, petit village de Transylvanie, alors partie intégrante du royaume de Hongrie, Cioran est traumatisé par un déménagement vers Sibiu, ville proche du village. Ce choc, ainsi que les relations difficiles avec sa mère et les nombreuses insomnies dont il souffre durant sa jeunesse, forment rapidement sa vision pessimiste du monde et le font penser au suicide.

Il fait des études de philosophie à l’Université de Bucarest dès l’âge de 17 ans. Ses premiers travaux portent sur Kant, Schopenhauer et, particulièrement, Nietzsche. Il obtient sa licence en 1932, après avoir terminé une thèse sur Bergson. En 1933, il va à l'Université de Berlin.

À 22 ans, il publie « Sur les cimes du désespoir », son premier ouvrage, avec lequel il inscrit, malgré son jeune âge, son nom au panthéon des grands écrivains roumains. Après deux années de formation à Berlin, il rentre en Roumanie, où il devient professeur de philosophie (1936-37).



Dans son pays d'origine, il s’approche des membres du mouvement fasciste et antisémite de la « Garde de fer ». En 1936, il publie « La Transfiguration de la Roumanie », où il développe une pensée passablement xénophobe et antisémite : « Les Hongrois nous haïssent de loin tandis que les Juifs nous haïssent du cœur même de notre société » et « Le Juif n’est pas notre semblable, notre prochain, et, quelle que soit l’intimité entretenue avec lui, un gouffre nous sépare ». Bien plus tard, il biffera les passages les plus antisémites pour l'édition française.

En 1937, la publication de son troisième ouvrage, « Des larmes et des saints », fait scandale dans son pays. Il s'installe alors à Paris pendant l'Occupation, grâce à une bourse, afin d'y terminer sa thèse sur le philosophe Bergson. Il abandonne alors toute idéologie pour se consacrer à l'écriture.


(Cioran, Ionesco et Eliade)


Refusant les honneurs, il décline entre autres le prix Morand, décerné par l'Académie française. Son œuvre, essentiellement composée de recueils d'aphorismes, marquée par l'ascétisme et l'humour, connaît un succès grandissant. En retour, il entretient des rapports ambivalents avec le « succès » : « J'ai connu toutes les formes de déchéance, y compris le succès. »

Les communistes qui ont pris le pouvoir en Roumanie après la Seconde Guerre mondiale interdisent ses livres et il reste à Paris jusqu'à la fin de son existence, vivant assez pauvrement, rédigeant ses ouvrages en français, tout en traduisant par ailleurs les poèmes de Stéphane Mallarmé en roumain. Il y est entouré par des penseurs et des écrivains tels que Eugène Ionesco, Mircea Eliade, Samuel Beckett, Henri Michaux ou Gabriel Marcel, et par quelques lecteurs fervents (mais peu nombreux).




Après la guerre, il écrit toute une partie de son œuvre en français, abandonnant totalement sa langue maternelle, le roumain : « En français, on ne devient pas fou », sous-entendu pour un non-francophone de naissance en raison de la syntaxe particulière de la langue.

L'œuvre de Cioran, ironique et apocalyptique, est marquée du sceau du pessimisme, du scepticisme et de la désillusion. En 1973, Cioran publie son œuvre la plus marquante : « De l'inconvénient d'être né ». En 1987, il publie son ultime ouvrage, « Aveux et anathèmes », avant de mourir, huit années plus tard, en 1995 de la maladie d'Alzheimer sans avoir mis à exécution son projet de suicide.





TRADUCTION: « SUR LES CIMES DU DÉSESPOIR »

Je ne connais aucune traduction au portugais de sa première oeuvre, « Sur les cimes du désespoir ». Alors, j'ai commencé à travailler sur ce projet... lentement, bien sûr, mais déterminément...

Voici l'adresse de la page:



Au revoir et profitez bien!

.


.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire