mercredi 11 août 2010

Sur la solitude

La façon pour laquelle les hommes essaient d'échapper de leur propre solitude est plusieurs fois amusante - et je dis amusante, pour éviter de dire ridicule. J'ai un ami dejà âgé, par exemple, dont la principal activité de la journée consiste en passer chez le boulanger - mais, au contraire d'autres qui y passent pour acheter du pain ou des gourmandises à grignoter, lui, il y va pour parler à la jeune fille du boulanger. Normalement, ils ne se disent plus que six ou sept mots: "Bonjour, mademoiselle... Ça fait combien? ... Merci beaucoup!". Et après il rentre chez lui, en sifflant, comme s'il avait obtenu quelque chose grandieuse.

Il y a aussi une autre personne de ma connaissance qui attend, à chaque jour, presque religieusement, à côté de la porte, le moment auquel le facteur arrive pour ammener le courier. Eux aussi, ils ne se parlent que pour des courts instants, mais ça suffit pour donner un gôut tout doux a la journée de ce curieux solitaire.

Pour montrer la plus concrète preuve de ce que je veux dire, il me faut raconter quelque chose que j'ai découvert la semaine dernière. On était dans un petit café, comme d'habitude, et l'un des nos camarades nous a parlé sur cet homme - le plus incroyable, le plus invraisemblable d'entre tous les solitaires. Notre camarade nous a dit qui il écrit systématiquement trois lettres par jour. Mais ces lettres ne sont pas des correspondances ordinaires. Elles sont, au contraire, bien exceptionnelles. En effet, elles n'ont aucun destinataire. Au moins, elles n'ont pas de destinataires existant. Cette instigante personne écrit quotidionnement des lettres pour des amis imaginaires.

Mais je ne peux pas nier que moi aussi, j'ai des moments où je me sens proie de cette terrible bête - la solitude. Et je peux affirmer qu'elle m'attaque avec la plus grande violence lorsque j'écris des récits dans une langue étrangère, sur quelque chose que n'intéresse à personne et qui me fait sentir un peu moins seul.

Le voilà!



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